Pigalle direction Mairie d'Issy, Paris

Pigalle direction Mairie d'Issy, Paris

1959, aquarelle, 39 x 52 cm
Coll. Musée L, Louvain-la-Neuve (donation Serge Goyens de Heusch)
N ° inv. 833

C'est d'un séjour parisien effectué en 1958 que datent de nouvelles notations sur le motif : cette fois, il ne s'agissait plus à proprement parler de vues urbaines comme en Italie, mais plutôt de perspectives souterraines du métropolitain. Gaston Bertrand allait trouver matière à de nouveaux jeux de courbes et d'arcades en explorant l'univers souterrain et familier du métro parisien, ses labyrinthes voûtés, ses suites de couloirs et d'escaliers sous arcades qu'il vit en l'occurrence totalement vidé de ses usagers. Se rendant bien souvent dans le Quartier latin, il empruntait le métro et poursuivait ainsi son exploration fascinée des différentes bouches. A partir des notes et croquis dont le peintre semble n'avoir conservé que quelques témoignages, allaient surgir en 1959 et 1960 une quinzaine d'aquarelles.

D'emblée la première de celles-ci, Pigalle direction Mairie d'Issy, s'avérait une réussite absolue. Au premier abord, il pourrait paraître étrange qu'un peintre aussi peu réaliste que Bertrand, et aussi attiré que lui par les formes pures, ait trouvé une quelconque inspiration dans le métro de Paris, dans ces dédales fonctionnels aux lumières blafardes, bariolés de placards publicitaires, où déambulent des foules anonymes et somnambuliques, où résonne la plainte syncopée d'un saxophoniste marginal. Rien de tout cela ne va précisément retenir l'attention de l'artiste ; déjà, sur la croquis, nulle présence humaine, peu de mouvement, aucun détail du décor et du mobilier urbain, seulement le silence et les longues fuites de couloirs ou d'escaliers écrasés par les grandes arcades basses.

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