Interdit, XI

interdit, XI

1966, tempera et aquarelle sur pur chiffon, 52 x 41 cm
Coll. privée
N ° inv. 1090

De manière toute naturelle, Gaston Bertrand a transcendé ce que l'on pourrait appeler, dans tous les sens du terme, les lieux communs auxquels au départ il s'est attaché. Alors, ainsi que l'écrivit si joliment Francine-Claire Lagrand dans la monographie qu'elle consacra à l'artiste en 1972 « la métro s'implante en plein ciel, devenu séjour pour ombres heureuses, petites plages de couleurs fraîches, épousailles de courbes souples, détachées des bords, formes fermées jouxtant des formes ouvertes ».

Chaque motif initial, c'est-à-dire le croquis pris sur nature, à savoir ici le métro parisien, peut donner suite, selon diverses techniques (dessin, aquarelle et huile), à des développements au cours desquels la référence au métro semble peu à peu s'évaporer. Mais la structure enregistrée à l'origine se repère assez aisément dans les diverses versions.
Tirant parti de la texture, si expressive déjà, du papier chiffon artisanal sur lequel est exécutée la série, l'artiste juxtapose, avec la plus fine sensibilité et une maîtrise confondante, des plages de couleur aux tons à la fois francs et savants qu'à plusieurs reprises il délimite par un fin liseré d'un ton complémentaire.

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