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Faut-il tenir Gaston Bertrand pour un peintre abstrait ? Une certaine ambiguïté planant depuis longtemps sur l’œuvre de cet artiste justifie qu’on pose la question. Au vu, chez lui, d’une importante série de créations de nature purement géométrique, on répondrait volontiers de manière affirmative. Mais alors, comment expliquer dans l’œuvre du peintre, et jusqu’à son terme, la présence de la figure humaine, un fait qui le situerait cette fois sur le versant de l’art appelé figuratif ? Y aurait-il donc deux Bertrand ? Faudrait-il admettre que contrairement à l’immense majorité des artistes réputés abstraits, Gaston Bertrand n’hésita point, au gré de ses propres désirs, à passer sans cesse d’une rive à l’autre ?
L’œuvre de Bertrand s’articule en effet à l’endroit précis de la fracture entre ces deux courants. Rien que cela la rend singulière et témoigne de son extraordinaire pouvoir de synthèse. Bertrand observe le réel avec acuité et s'attache, en une même œuvre, à le décanter. En observant plus attentivement l’œuvre de Gaston Bertrand, en confrontant dessins, aquarelles et huiles, un sentiment et même une certitude s’impose : quasi toute la production du peintre trouve sa source dans un jeu de regard sur le monde extérieur et l’épure mentale que le peintre bâtit à partir de celui-ci. Bertrand se tient à équidistance de la chose vue et de la chose pensée, de la figuration du réel et de la pure construction de l’esprit, bref un lieu d’intersection où s’élabore l’essence du tableau, où se construit la forme, où s’opère cette sorte de transsubstantiation du réel qui rend l’œuvre de Gaston Bertrand véritablement unique au sein de l’art contemporain.

Portrait de Serge Goyens de Heusch, 1978

On serait tenté de dire que chez les abstraits orthodoxes la géométrie demeure un but plastique dans la mesure où elle accède à la dimension esthétique, alors que chez Gaston Bertrand, elle constituerait un moyen qui permette à la fois de maîtriser l’épanchement de la sensibilité face au réel et de conférer au « monde restitué » qu’est l’œuvre, sa cohérence et son statisme, bref sa rigueur. Figure, paysage, architecture : des choses extérieures au peintre. Chaque fois pourtant, il y devinera les structures et les harmoniques qui correspondront aux siennes propres. Voilà ce qui singularise Gaston Bertrand face à l’immense cohorte d’artistes contemporains séduits comme lui par un langage pictural de nature abstraite. S’il est vrai que le réel fut essentiel à son art, comptèrent surtout à ses yeux les expériences subjectives, et peu les choses ou les êtres particuliers qui en furent la cause occasionnelle. Au sein du courant moderniste, l’originalité de Gaston Bertrand ne résiderait-elle pas dans le fait que si son œuvre se réfère quand même à une certaine réalité oculaire, voire même à l’imaginaire, sa faculté évocatrice reflèterait volontiers un ordre cosmique ou, pour mieux dire, une forme qui n’exprimerait point l’œuvre, n’en serait guère l’image, ni même un signe, mais quelque chose qui serait l’œuvre elle-même ?

Serge Goyens de Heusch, Président de la Fondation


Activités de la Fondation Gaston Bertrand

Créée en 1986 (Arrêté royal du 17 décembre), « La Fondation a pour but d'assurer la promotion et la notoriété de l'œuvre du peintre Gaston Bertrand, de rendre son œuvre accessible au public le plus large, notamment par l'organisation d'expositions, la création de films, l'édition de livres et de revues, voire, en général, par la diffusion artistique et culturelle, et de conserver les archives du peintre ».

En 30 ans d’existence, la Fondation Gaston Bertrand s’est attachée à promouvoir son artiste comme celui-ci l’a souhaité en fondant son institution :

En publiant plusieurs ouvrages, tels le catalogue des expositions rétrospectives d’Ostende et de Liège (1988-1989), les catalogues des expositions de Paris (1995) et de Rome (1996), L’œuvre gravé (1996), la monographie éditée au Fonds Mercator (1997), le Catalogue raisonné de l’œuvre peint (2001), Le dessin dans l’œuvre de Gaston Bertrand (2002) et Conversation (2014).
Certains de ces ouvrages sont disponibles à la vente (consultez la rubrique « Publications »).

En exposant ses œuvres lors de manifestations personnelles et collectives, en Belgique et à l’étranger.
Parmi celles-ci citons les expositions personnelles au PMMK d’Ostende (aujourd’hui Mu.ZEE) en 1988, exposition rétrospective montée également à Liège au Musée de l’Art wallon en 1989 (aujourd’hui Musée des Beaux-Arts BAL– Musée La Boverie), au Musée d’Ixelles en 1992 et en 1993 lors de la rétrospective, en 1995 au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris et à la Fondation pour l’Art Belge Contemporain à Bruxelles (L’œuvre gravé), à l’Academia Belgica à Rome en 1996, aux Ecuries royales à Bruxelles en 1997 à l’occasion de la parution de la monographie, conjointement aux expositions à la Fondation pour l’Art Belge Contemporain à Bruxelles et au Centre Nicolas de Staël à Braine-L’Alleud, à la galerie Lucien Schweitzer à Luxembourg en 1998, à la Chapelle de Boondael à Bruxelles en 1999, en 2002 lors de la rétrospective des dessins à la Fondation pour l’Art Belge Contemporain, aux Centres culturels d’Uccle et de Glons en 2005, la rétrospective au Musée des Beaux-Arts de Verviers en 2009, les deux expositions montées en 2010 à l’occasion du centenaire de la naissance de Bertrand en collaborations avec le Musée de Louvain-la-Neuve et les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles, et, durant ces années, les nombreuses expositions présentées aux galeries bruxelloises Patrick Derom, Group 2, Wittamer, Didier Devillez et Harold t’Kint.
De nombreuses expositions collectives montrèrent des œuvres de Bertrand, comme ce fut le cas par exemples au Centre culturel d’Hasselt et au Musée des Beaux-Arts de Mons en 1987, aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles en 1990 (Collection Goldschmidt), à la Fondation pour l’Art Belge Contemporain à Bruxelles et dans d’autres villes belges en 1987, 1988, 1990, 1992, 1994, 1995, 1998 et en 2004 lors de l’hommage rendu à son atelier de peinture de l’Ecole Supérieure Saint-Luc de Bruxelles, au Musée Dhondt-Dhaenens à Deurle en 1989, à la galerie du Crédit Communal à Bruxelles (aujourd’hui Belfius) en 1992 pour l’importante exposition consacrée à La Jeune Peinture Belge, au Musée d’Ixelles à Bruxelles en 1995, 2001, 2003 (Collection Simon) et 2012 (Collection Verbaet), à la galerie du Crédit Communal à Bruxelles en 1996, à la Witte Zall à Gand et au Albert Van Dyck Museum de Schilde en 1999, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles à l’occasion d’Europalia Bruxelles en 2000, au Musée Ianchelevici de La Louvière et au Musée des Beaux-Arts de Charleroi en 2001, au Botanique à Bruxelles et au S.M.A.K. à Gand en 2003, à la Fondation Luc Peire à Knokke en 2004, au Musée de Louvain-la-Neuve en 2005 lors de l’importante donation Serge Goyens de Heusch, en 2008 lors de l’exposition itinérante Le cube au carré², en 2010 à la Maison de la Culture de Namur et au Musée de Louvain-la-Neuve, en 2012 à la salle Allende de l’ULB à Bruxelles lors de l’hommage rendu à Nicolas de Staël et au Centre culturel d’Uccle à Bruxelles, au Musée des Beaux-Arts de Mons (BAM) en 2014 lors d’un bilan de l’abstraction géométrique belge après 1945, au Verbaet Art Center d’Anvers en 2015, en 2016 au M HKA d’Anvers, aux Bateliers à Namur (exposition autour de l’architecte Roger Bastin) et dans les Galeries Vénitiennes d’Ostende lors de l’exposition B.Last rassemblant trois générations d’artistes abstraits belges. Des œuvres de Gaston Bertrand furent également exposées à de très nombreuses reprises aux foires d’art Linéart à Gand, Foire des Antiquaires-Brafa à Bruxelles et Eurantica à Bruxelles.
A l’étranger aussi les participations de Bertrand furent remarquées lors d’expositions collectives comme à Barcelone en 1990 à la foire d’Art Biaf, à Prague en 1991, au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris en 1991 et en 2008, à Orléans en 1995, dans diverses villes du monde dès 1996 lors de l’exposition itinérante Van Ensor tot Landuyt, van Khnopff tot Somville, au Palais Graci à Venise en 1997, à la Galerie des Offices à Florence en 2004 et 2014, en 2015 à l’Espace de l’Art Concret à Mouans-Sartoux (Sud de la France) pour un bilan de l’abstraction géométrique belge et, la même année, à la Parasol Unit Foundation à Londres (The Gap : Selected Abstract Art from Belgium).

En créant le Prix Gaston Bertrand décerné à Boris Semenoff en 1999 pour sa première édition. Depuis, cinq autres artistes belges furent récompensés par ce Prix en se voyant offrir une exposition à caractère rétrospectif : Francis De Bolle en 2007, Christian Rolet en 2010, Camille De Taeye en 2012, Jacques Zimmermann en 2014, Gisèle Van Lange en 2016, Dominiq Fournal en 2018, Denis De Mot en 2021 et bern Wéry en 2023.
Lire la suite à la rubrique « Prix »

En constituant les archives de la Fondation au départ des très nombreux documents laissés par Gaston Bertrand. Parmi ceux-ci figurent : l’inventaire de ses œuvres, les livres d’atelier (qui comprennent les renseignements relatifs à sa technique picturale), les documents et échanges de courriers sur les expositions en préparation et les commandes reçues, les cartons d’invitations et catalogues d’expositions auxquelles participa Gaston Bertrand, les articles de presse, la liste complète des œuvres vendues lors de ventes publiques, les agendas des cours de l’Institut Supérieur Saint-Luc de Bruxelles, les éléments biographiques, les informations de voyages, les correspondances familiale, amicale et professionnelle, les photos de famille, de jeunesse, de sa maison-atelier construite par Jacques Dupuis, des amis, de la Jeune Peinture Belge, de l’atelier de peinture à Saint-Luc, de Bertrand au travail, des voyages et des expositions, …
La Fondation organisa un classement de ces archives et les compléta au fur et à mesure de ses activités et de ses projets, comme par exemple en créant un important inventaire illustré des œuvres (peintures à l’huile, aquarelles-gouaches, pastels, lavis, dessins, gravures, bijoux).
La consultation des archives se fait sur rendez-vous : fondation-gaston-bertrand@outlook.be.

En suivant quotidiennement les nouveautés liées à son artiste, en Belgique et à l’étranger, étant en contact avec les musées, galeries et centres culturels, les salles de ventes, mais aussi les collectionneurs et les amateurs de son œuvre.